Le bleu, couleur habituellement choisie pour ce qu’elle inspire de sagesse et de plénitude, figure sur tous les visuels d’un artiste qui paradoxalement nous propose une pop psychédélique et dépressive. Claude, jeune musicien parisien, use de la langue française avec la nonchalance d’un funambule qui cherche sa voie dans une jungle urbaine qui le dépasse.
À contre-sens, particulièrement depuis la disparition de sa mère, il nous invite – après un changement à Mannheim– à le rejoindre sur son installation faite de bric et de broc dans la vidéo qui illustre très certainement un de ses plus beaux morceaux : addition. Le fil fragile de son existence rappelle celui de Camille au masculin : cette désillusion sur ce que le monde attend de nous également.
Mais Claude, c’est Claude, et il ne se débine pas. Il faut refaire le monde autour d’un sandwich avant qu’il ne nous dévore.
Afin d’avoir toujours une vue panoramique, comme tout commentateur caustique, il n’hésite pas à enfourcher la broche d’un chiche-kebab et se laisser aller à ses mouvements circulaires. Mêmes mouvements que le micro-onde qui ornera son futur chez lui.
Mais la fille de Bennington correspondra-t-elle toujours à ses rêveries adolescentes ? La vie de couple qu’il questionne et appréhende, fait l’objet d’un clip qui s’intitule Baisodrome, comme pour marquer une rupture avec les attentes classiques et tentant par là même de faire un pied de nez à la culture porno qui a façonné les dernières générations à leurs cœurs et corps défendants.
Artiste en gestation, à suivre de près, qui dès les premières notes nous enjoint à percevoir sa terre bleue comme une orange.
Avant que la nuit ne tombe, nous vous invitons à vous procurer in extremis > des places < pour le 05 février 2025 au Trianon ; car dorénavant, il faudra faire avec Claude.
Mehdi Kenly