L’art de James Cameron (2024-2025)

by Mehdi Kenly
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« Je vous avais prévenu ! » s’est exclamé James Cameron en 2023 au micro de CTV News à propos des I.A et de leur potentielle évolution. C’était à propos de son cultissime Terminator, et de comment – déjà en 1984 – il avait anticipé la possible militarisation des Intelligences Artificielles et ses conséquences.
C’est dans une ambiance très sombre, quasi sous-marine que se présente l’exposition. À l’image des vaisseaux qui l’ont toujours fasciné, des caves du Titanic (1997) qui prirent l’eau les premières, du sous-marin de classe Ohio dans The Abyss (1989) ou encore du vaisseau spatial des Marines Coloniaux dans Aliens, le retour (1986). La vidéo de présentation face caméra à l’entrée de James Cameron donne le ton : « Je souhaiterai que cette exposition vous inspire comme d’autres artistes m’ont inspiré, que vous ne me copiez pas mais qu’au contraire, vous créiez votre propre chemin ».
C’est son leitmotiv. Et cette aventure picturale incarne le parcours qui fut le sien. Génie du dessin précoce, ses premiers croquis (dès l’âge de huit ans), préfigurent des thématiques obsédantes qui ont jalonné l’œuvre de sa vie.
La relation complexe entre l’homme et la machine est centrale dans ses films.
L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci, a été redessinée mi-homme mi-machine par ses soins au début des années 80, et s’est avéré être le storyboard non officiel de la série Terminator devenue franchise jusque dans les années 2020. Il nous pousse à nous interroger sur les potentiels de l’avancée technologique, sur ses dérives, sur la fascination que l’on peut tous avoir sur une possible amélioration de la condition humaine mais aussi sur une intelligence non humaine qui pourrait se retourner contre nous. Skynet, était à la base un programme I.A conçut pour nous protéger et finit par conclure que l’humanité elle-même est une menace.
Cependant, et c’est là toute la subtilité de son œuvre, le cinéaste nous prouve que – dans un inexplicable enchevêtrement – la machine peut aussi avoir des caractéristique humaines. Dans Terminator 2 (1991) le T800, reprogrammé pour défendre John Conhor, devient un personnage émouvant. Cette machine commence presque à avoir des sentiments et fini par se sacrifier pour préserver l’espèce humaine.
On retrouve cette anthropomorphisation dans le film Avatar (2009), qui n’est pas juste une prouesse technologique 3D mais un plaidoyer écologiste assumé.
La technologie est utilisée pour coloniser la planète Pandora, exploitant ses ressources et détruisant son écosystème. Les exosquelettes et les vaisseaux
symbolisent une force brutale au service de la cupidité. Mais Cameron introduit un contraste intéressant : les avatars (corps hybrides biologiques et technologiques) permettent aux humains de vivre une immersion profonde. Ici, la machine devient une passerelle d’empathie, en opposition à son rôle destructeur.
Les figurines à taille bien humaine permettent de s’immerger dans les galaxies d’Avatar, d’Alien ou de Terminator et de se rendre compte du travail titanesque du cinéaste depuis quatre décennies.
Une exposition à faire en famille, où les guides nous expliquent à merveille le cheminement de l’artiste et nous invitent à découvrir en profondeur son œuvre , de son premier court métrage Xénogénésis (1978) en attendant les prochains volets prévus pour 2025 et 2029.


Mehdi Kenly

Auteur/autrice

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